remilemonnier.fr
Outdoor Spirit

Raid Obiwak 2013

18 Mai 2013. C’est plutôt en confiance qu’on s’aligne sur le parcours C où les organisteurs annoncent 40km 800m d+ sur les 2 jours. Le kilométrage étant annoncé à vol d’oiseaux on s’attends donc plutot à 50 km et flirter à les 1000 m d+.

18 Mai 2013

 

C’est plutôt en confiance qu’on s’aligne sur le parcours C où les organisteurs annoncent 40km 800m d+ sur les 2 jours. Le kilométrage étant annoncé à vol d’oiseaux on s’attends donc plutot à 50 km et flirter à les 1000 m d+.

 

J'en profite pour poster la photo de l'équipement que j'emporte pour ces 2 jours en autonomie:

NB: Les batons resteront dans la voiture, on partira avec une paire pour 2

NB: L'idée des lunettes de soleil sera aussi rapidement abandonné :)

 

Samedi matin. Vienne 9h00, on monte dans la voiture direction Villard de lans.

 

Villard de Lans 10h45

 

A peine on pose la voiture sur le parking qu’il commence à pleuvoir, et qu’il commence à avoir de petite rafale de vent qui me glace les jambes comme j’ai décidé de courir en cuissard.

 

Direction le retrait des dossards:

 

La journée commence bien puisqu’il faut trouver notre numéro de dossard sur les feuilles d’inscription au milieu de 1150 équipes, je m’approche au hasard d’une feuille, je prends une ligne au pif, et je tombe sur le nom de mon coéquipier. Je trouve donc mon numéro en 2s, direction le retrait des dossards.




 

 

 

Bénévole : “Votre certificat médical s’il vous plait!”
Jerem : mais on vous l’a envoyé cette semaine, on a meme reçu une confirmation que c’était OK.
Bénévole : Je sais mais on a eu un problème informatique.

 

 

Heureusement je sais comment ça se passe et j’avais un autre certificat sur moi, par contre Jéremy a du faire valider par le bénévole qui gère les certificats qu’il l’avait bien reçu...

 

Je profite de ce moment pour acheter un couvre sac étanche vu les intempéries qu’on va devoir affronter, et j’ai bien envie de dormir au sec dans ma tente et mon duvet.


 

Après un rapide crochet pour remplir les poches d’eau, on part à la vérifications de sacs, c’est 11h45, ça ferme à 12h00 et il y a un monde de dingue qui fait la queue.

 

La queue pour la vérif des sacs.



 

En voyant la checklist du matériel obligatoire dans les mains d’un bénévole qui vérifie le contenu, Jérem me fait : “c’est bon tu as bien tout le matériel obligatoire, tu as ton sifflet”

Rémi : “Ah non j’en ai pas trouvé chez moi”

Jérém: “Ils vérifient tous, s’il manque un truc on prendra pas le départ, j’en ai peut etre un autre à la voiture mais c’est pas sur”

Rémi : “On verra bien”



 

On arrive au sas de vérification, et le bénévole, me demande de bipper ma puce :

“Pas de vérification des sacs!” me dit il.

Il y avait un tirage au sort et certaines équipes ne sont pas fouillé.

On entre dans le sas de départ avec un grand sourire.

 

 

 

12h29

L’organisation annonce le départ dans une minute, la pluie se fait plus intense les rafales de vents deviennent vraiment violente, comme si la météo avait entendu l’annonce et qu’elle voulait nous faire peur.

 

 

 

Orga : “Allez c’est parti pour le décompte ciiiiiinq”

 

A ce moment une rafale de vent arrache l’arche de départ gonflable, c’est à peine croyable, le décompte continue, les coureurs sur la ligne de départ porte l’arche au dessus de leur tête, 3..2..1, on part sous une tempête de pluie, on porte à notre tour l’arche en passant dessous.

 

10mn de course pour aller récupérer les feuilles de route. Et pour une première course d’orientation nous avons le droits à des conditions météos compliqué lors du reports des points sur la carte.

 

Si vous n’avez pas cliqué sur le lien c’est que soit vous connaissez la CO, soit vous n’imaginez pas comment c’est compliquer à faire.

 

C’est la première fois qu’on reporte des points, on avait juste lu le tuto sur le net, mais la suite nous donnera raison, puisqu’on avait bien reporté les 23 balises de la journée.

 

C’est un peu supris que nous trouvons la première balise 56mn après le départ et en ayant autant grimpé au vu des 400m d+ qu’on nous annoncé ( le gps nous dira à l’arrivé qu’à ce moment on avait déjà fait 350 m d+).

La course s’enchaine sous la pluie on gère plutôt bien notre course, on choisi régulièrement d’aller chercher les balises au cap, plutot que faire des détours par les chemins. Nous voici donc en train de couper à travers bois, pendant qu’on voit toutes les autres équipes choisir de passer par le chemin. On voit passer un fan qui me rappelle à ce moment là à quel point ma foulée n’est pas légère.

 

On tombe pile sur la balise, notre stratégie fonctionne.

On repart en descente, on allonge la foulée, le rythme est rapide dans cette descente où on cours pour atteindre la prochaine balise. Et elle sera dur à trouver celle-là.

Ouuuuh, qu’elle m’a fait mal au moral, surtout quand en bas de la descente, Jérem me dit qu’on l’a raté et qu’il faut tout remonter.

On perds donc 20-30 mn pour faire la boucle, je sens que le genou tire dans cette descente qu’on fait pour la deuxième fois, c’est le tournant de la course.

 

 

 

 

Alors que malgrès la difficulté technique, physique et une pluie d’enfer, tout se passait bien, physiquement j’en prends un coup (meme deux), la fatigue se fait sentir, la douleur au genoux va me rendre la course difficile, j’ai le moral en berne.

 

 

 

Je n’ai plus rien de sec, je commence vraiment à avoir froid, on passe devant la sécurité civile qui évacue des coureurs qui abandonne la tentation est grande de monter dedans. Je détourne le regard, on plonge dans une descente technique qui me fait grincer les genoux.

 

De longues minutes plus tard on passe sur un checkpoint obligatoire, encore des bénévoles et des voitures qui aurait pu me ramener à l’arrivée, j’en peut plus, je suis transit de froid, mais je continue pour mon coéquipier, pour qui on a même l’impression qu’il pleut, pour lui tout va bien il a la banane, il a pas froid et pire que ça il a même pas l’air fatigué...

 






On entre dans une grosse côte où on fait un sacrès dénivellé, je me dis, tant mieux, ça ma me réchauffer. Et ben non que dalle, j’arrive en haut et je me les pèles.

Mais bon, on trouve notre balise sans trop de difficulté et en repartant dans la côte (putain mais toujours des côtes quoi ils ont annoncé 400 m d+ sur la journée et on fait que grimper).

Et là on voit en dessous de nous Villard de lans, j’ai presque l’impression de voir la voiture sur le parking qui me fais des appels de phare. Jérem, me dis : “Ne regarde pas, continue”.

 

 

C'est à ce moment, où, le long du chemin, on tombe sur un abris de paysan, où on tient même pas debout dedans..

 

C’est le deuxième tournant de la course cette fois ci. Je prends le risque de me changer et d’enlever mon tee-shirt et mon tee-shirt manche longue pour les remplacer par mon thermique épais du lendemain, en me disant je que je pourrais passer la nuit avec juste un tee-shirt et ma polaire et que je courrais dimanche avec. J’enfile la paire de gant en soie que j’avais prévu pour le bivouac, et c’est la stratégie gagnante, car si j’ai toujours mal au genoux, je suis réchauffer, je ne tremble plus, le moral remonte et j’arrête de raler.

 

Les 2 prochaines heures de courses se font sur une stratégie d’aller chercher les balises au cap, on coupe à travers bois, les montées sont raides et on se retrouve sur une arrête qui nous propose une descente vertigineuse. Bien évidement on part pleine face, dans une pente où à la moindre erreur tu finis en bas.

 

Je fais donc mon itinéraire en visant des arbres en me disant que, au pire, je dévallerai que quelques mêtres. Choix judicieux, puisque en passant la plupart de la descente à glisser sur la boue, je finis par me mettre au tas et  à finir dans l’arbre que j’avais visé. Mon sac à dos amortissant le choc, je me relève.

 

C’est bientôt fini, il ne reste que 4 ou 5 balises, toutes dans le même carré, on les enchaine sans trop de difficulté, mais on se trompe, on part à l’opposé de la boussole, moi qui m’occupait du cap depuis le début de la journée j’avais renoncé à mon rôle et tout donner à Jérem pour qu’il se démerde. On ne regarde pas le cap, juste la carte c’est l’erreur, on remange 100m d+, pour se rendre compte qu’il faut tout redescendre.

 

10 mn plus tard on poinçonne la dernière balise, direction l’arrivée, c’est désormais balisé, la barrière horaire est à 19h30, on pointe à 19h30:53s, on sera classé. Mais vu les conditions les équipes arrivées 1h30 après le seront aussi.

L'altimêtre indique 1500 m d+, loin des 400 prévu, on estime les km parcouru à 35km, loin des 20 prévu même si ceux ci était annoncé à vol d'oiseau entre les balises.

 

 

 

Le bivouac ne contient que 100 à 150 tentes alors qu'on devrait être 2000 sur la ligne de départ, c'est évident il y a eu beaucoup d'abandon.

Les coureurs sont dans des couvertures de survies, l'ambiance est étrange, comme en dehors du temps.

A ce moment on ne sait pas trop quoi faire, monter la tente, pour enfiler des vetements secs et se glisser sous le duvet, ou retourner à Villard à la voiture.

Pour moi c'est clair, je ne repart pas demain.

On demande aux organisateurs si un rapatriement est prévu, et on nous glisse que le médecin de la course aurait demander à déplacer le bivouac dans un endroit au sec. Après un moment de flottement, on se dit que si on attends la mise en place de navettes, on va poireauter 2 heures sous la pluie.

On décide de faire les 5-6 km qui nous sépare de Villard au pas de course pour rester chaud. Après 7 heures de course, nous voici reparti pour 45 mn de course pour rentrer à la voiture.

Que ce fut l'extase de se changer et d'enfiler des vêtements secs, il aurait fallu nous filmer tellement on était heureux à ce moment là.

Mais la journée n'est toujours pas fini, puisqu'on redescends au gymnase récupérer notre covoitureur et cousin de mon coéquipier.

A peine entré dans le gymnase, les organisateurs, font une annonce, la course du lendemain est annulé! La majorité de la centaine de coureur applaudisse la décision, quel soulagement pour tout le monde. On imagine à quel point ce choix à du être difficile pour les organisateurs, mais pour moi c'est évident que c'est le bon. Cette décision nous permet au passage d'être classé.

Les risques étaient déjà trop grand de faire bivouaqué tout le monde, il est aussi inconcevable de repartir pour une journée dans de telles conditions.

L'organisation a parfaitement géré sa course, et a fait les bons choix au bons moments, on reviendra l'année prochaine, avec du soleil cette fois.

 

Rémi.

Écrit par doubi le Thursday May 30, 2013
Lien permanent -

« A propos - Grand trail des Templiers 2013 »